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Vers un monde dénucléarisé : obstacles et perspectives

par Maurice Magis, avril 2010

Le monde va-t-il vers un avenir dénucléarisé ? Barak Obama en avait évoqué l’hypothèse et la nécessité dans un discours retentissant à Prague le 8 avril 2009. Sans cacher que le chemin serait long et ardu : « Je ne suis pas naïf. Nous n’atteindrons pas cet objectif rapidement, peut-être pas de mon vivant. » Puis il avait conclu par une mise en garde : « Ne vous méprenez pas. Tant que ces armes existeront, les Etats-Unis disposeront d’un arsenal sûr et efficace afin de dissuader tout adversaire et de garantir la défense de nos alliés. »

Voilà qui était clair. Mais au moins des pas sont-ils franchis. Le président américain veut restreindre le recours aux armes nucléaires. Il vient de le redire le 6 avril en présentant la nouvelle doctrine nucléaire des Etats-Unis. Une révision — la troisième seulement sous cette forme depuis la fin de la guerre froide — qui affirme que les Etats-Unis « ne produiront pas de nouvelles têtes nucléaires » et « ne conduiront pas d’essais nucléaires », mais proclame parallèlement la nécessité de moderniser l’arsenal existant. Ce qui, pour certains chercheurs, confirme que « la diplomatie américaine n’est multilatéraliste que par défaut (…).

Pour M. Obama comme pour M. Bush l’objectif est toujours le même : affermir la primauté des Etats-Unis dans le monde. Simplement, à la différence de son prédécesseur qui prétendait pouvoir atteindre cet objectif en écrasant les autres, M. Obama cherche très clairement à rendre le leadership américain plus légitime voire plus attractif (…) Le faible intérêt des Etats-Unis pour des solutions multilatérales est manifeste dans les domaines stratégiques pour la puissance américaine : la finance et le commerce. » [1] Telle reste d’ailleurs la conviction d’une bonne partie de l’establishment militaire et économique américain – le « complexe militaro-industriel dénoncé autrefois par le président Eisenhower.

Un certain flou

Obama a toutefois précisé les conditions, limitées, dans lesquelles les Etats-Unis seraient amenés à recourir à l’arme nucléaire. Les Etats-Unis s’engagent ainsi à ne pas utiliser la force nucléaire contre un Etat qui ne la détient pas et qui respecte les règles du traité de non-prolifération (ce qui exclut, de facto, des pays comme l’Iran et la Corée du Nord). Mais M. Obama ne dit pas que les Etats-Unis ne seront jamais les premiers à lancer une frappe nucléaire. A terme, l’objectif serait d’évoluer vers une stratégie où « le seul but » de l’arme nucléaire serait la dissuasion ou la riposte. Cette formulation exclurait le recours à la bombe atomique pour riposter à des agressions conventionnelles, chimiques ou bactériologiques (sauf en cas d’attaques massives).

Au total, on peut parler d’une rupture par rapport au passé mais trop timide sur certains plans pour les partisans du désarmement aux Etats-Unis. Lisbeth Gronlund, de l’Union des scientifiques inquiets (Union of Concerned Scientists) a salué les changements « les plus ambitieux » sur le front nucléaire « depuis la fin de la Guerre froide ». Mais « la nouvelle politique ne va pas assez loin », juge Mme Gronlund, qui aurait souhaité, comme d’autres partisans du moins de nucléaire, que l’administration affirme le rôle strictement dissuasif des armes atomiques, et s’engage à ne jamais tirer en premier.

M. Obama a effectivement choisi de maintenir un certain flou sur la question de la modernisation de l’arsenal nucléaire américain, par exemple en laissant la porte ouverte au remplacement de têtes nucléaires si le président en ressent le besoin. « L’ambiguïté demeure » a commenté Mme Squassoni, du CSIS, un éminent cercle de réflexion sur la politique étrangère américaine. Au final, a tranché James Acton, du Carnegie Endowment for international Peace, « le document ne change pas fondamentalement le rôle des armes nucléaires dans la doctrine de défense américaine. Il affirme simplement que nous pouvons accomplir la même mission avec moins d’armes atomiques ».
Le calendrier d’Obama n’empêche d’ailleurs pas de poursuivre la maintenance de l’arsenal nucléaire US par des tests en laboratoires. Et « il arrivera bien un moment où les armes les plus anciennes devront être sérieusement modernisées, voire remplacées (…) Les Etats-Unis doivent également former une nouvelle génération de physiciens nucléaires et ouvrir un nouveau site à Los Alamos [Etat du Nouveau-Mexique] pour fabriquer les ‘cœurs’ de plutonium servant de matériau fissile dans l’arsenal américain. Cette décision suscite l’indignation de certains partisans d’Obama. Le mois dernier, Greg Mello, directeur du Los Alamos Study Group, une association antinucléaire bien informée, dénonçait ‘l’une des plus fortes augmentation des dépenses nucléaires de l’histoire des Etats-Unis‘. Barack Obama a en outre refusé d’abandonner l’un des trois piliers de la force nucléaire américaine : les missiles, les sous-marins et les bombardiers. » [2]

Les échecs du TNP

Il n’empêche... Le 8 avril, M. Obama a signé dans la capitale tchèque un nouveau traité Start (Strategic Arms Reduction Treaty) de réduction des armements nucléaires avec la Russie. Cela une semaine avant le sommet de Washington des 12 et 13 avril, auquel M. Obama a convié une quarantaine de dirigeants du monde à discuter de sécurité et de non-prolifération. A l’approche de la huitième conférence d’examen du traité de non-prolifération nucléaire (TNP) qui aura lieu en mai prochain, à New York, l’administration étatsunienne a ainsi pris la main.

Entré en vigueur en 1970 et ratifié par 189 pays, le TNP doit faire l’objet, depuis 1995, d’une révision tous les cinq ans. Pour rappel, ce traité fait une distinction entre les puissances nucléaires qui ont fabriqué ou fait exploser une arme nucléaire avant le 1er janvier 1967 et les pays non dotés de l’arme nucléaire à cette date. Les pays n’ayant pas encore testé d’engins nucléaires à l’époque s’engageaient à ne pas en mettre au point, et les pays détenteurs (les États-Unis, l’ex-URSS, la Chine, la France et le Royaume-Uni) s’engageaient, eux, à aller vers le désarmement nucléaire. Mais il y a loin des vœux pieux à la réalité. La dernière révision en date du TNP, en 2005, s’est conclue sur un échec faute d’accord avec les pays dit « non dotés ».

Le nouveau Start

Le fait est que la lutte contre la prolifération ne peut être crédible sans la mise en œuvre par les pays « dotés » du code de bonne conduite instauré par le TNP, notamment dans son article 6, selon lequel ils « poursuivent de bonne foi des négociations de désarmement nucléaire ».

C’est là que les choses bougent dans le bon sens. En avril 2009, Barack Obama prononçait à Prague un discours soulignant la possibilité « d’un monde sans armes nucléaires » et promettait une réduction spectaculaire des stocks américains. Dans cette perspective, la récente annonce de la finalisation de l’accord post-Start I entre les deux anciens ennemis de la Guerre froide est incontestablement une grande avancée.

Signé en 1991, le Strategic Arms Reduction Treaty visait à limiter à la baisse des armements stratégiques de longue portée, destinés à frapper l’ennemi au cœur de son territoire et avait permis de ramener le nombre apocalyptique de têtes nucléaires russes et américaines à 6000 au maximum au lieu de 10 000, et à un maximum de 1600 vecteurs. Le nouveau traité est le premier accord de désarmement signé depuis la dissolution du bloc de l’Est. Une fois ratifié, il ramènera les arsenaux nucléaires des deux pays à moins de 1550 têtes chacun. Ce qui, soit dit en passant, serait plus que suffisant pour détruire plusieurs fois la planète. En matière de vecteurs, les missiles intercontinentaux équipant sous-marins et bombardiers, le nombre maximal descendrait à 800.

Cela dit, de longues tractations sont attendues en vue de la ratification du texte par les Chambres russes et américaines. Le traité sera valable durant dix ans mais ne concerne pas les têtes nucléaires tactiques - de courte ou moyenne portée-, ni le nombre de têtes nucléaires stratégiques conservées en entrepôts. Les armes excédentaires ne seront pas nécessairement détruites : elles peuvent n’être que remisées.

Un « autre » bouclier

Initiées en avril 2009, les négociations ont été ardues en raison de divergences politiques profondes, notamment sur le bouclier antimissile que les Etats-Unis comptent déployer en Europe de l’Est. En septembre 2009, Barack Obama a annoncé une rupture avec le système tel que l’avait conçu l’administration précédente. Sous Bush, le projet prévoyait l’implantation de missiles d’interception en Pologne et d’une station radar en République tchèque, à la grande colère de Moscou. Il s’agissait officiellement de répondre à la menace, réelle ou supposée, représentée par des missiles iraniens de longue portée. La Russie, elle, y voyait un programme tourné contre elle et un élément d’une vaste manœuvre d’encerclement alors que l’Amérique dispose de bases militaires, notamment en Bulgarie, en Roumanie, en Pologne, en République Tchèque, au Kosovo, en Géorgie, en Azerbaïdjan, en Irak, en Afghanistan, au Pakistan…

Washington a donc opéré un mouvement de recul mais a cependant annoncé le déploiement, en 2015, de missiles SM-3 en Pologne et en République tchèque, conçus pour détruire des missiles à moyenne et courte portée. Un domaine dans lequel les Russes possèderaient un avantage sur les Américains... justifié à Moscou par la supériorité américaine en matière d’armements conventionnels. Sur un plan domestique, il est vrai, Obama doit aussi donner des gages à ses farouches adversaires républicains. En novembre dernier, les 40 sénateurs républicains avaient prévenu le président qu’ils empêcheraient l’accord sur les armes stratégiques si un programme « significatif » de modernisation de l’arsenal existant n’était pas mis en place.

Le nouveau traité Start n’éteint donc pas la volonté des administrations russe et américaine de moderniser en parallèle leurs matériels militaires. Washington refuse toujours de ratifier le traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE). Pour sa part, la Russie a dit se réserver le droit de sortir de Start si le succédané du bouclier antimissile américain menace son potentiel nucléaire et pèse sur l’efficacité de ses forces nucléaires stratégiques. D’autre part, Américains et Russes s’emploient à assurer leur suprématie militaire en développant de nouvelles armes conventionnelles chimiques et biologiques.

Start n’en est pas moins une étape essentielle, utile pour la relance des relations, souvent tendues depuis dix ans, entre les Etats-Unis et la Russie et un signal lancé aux autres pays pour les inviter à endiguer la prolifération. « Cet accord qui fera date renforce la sécurité des deux pays et réaffirme le leadership américain et russe en matière de sécurité nucléaire et de non-prolifération au niveau mondial », a déclaré la Maison Blanche.

Un agenda rouvert

Le 24 septembre 2009, le conseil de sécurité de l’ONU a adopté à l’unanimité une résolution engageant tous les Etats à devenir parties au TNP et ses membres à négocier un désarmement nucléaire. Le texte appelait aussi à la cessation des essais nucléaires dans le cadre du TICE. La résolution réaffirmait l’assurance donnée par les cinq membres du Conseil disposant de l’arme nucléaire de ne pas utiliser l’arme nucléaire contre des Etats parties au TNP qui n’en disposent pas. Elle remettait enfin en avant les piliers du TNP : non-prolifération, usage pacifique de l’énergie nucléaire et désarmement.

« Même si nous avons évité un cauchemar nucléaire pendant la Guerre froide, nous sommes confrontés désormais à une prolifération d’une ampleur et d’une complexité qui exige de nouvelles stratégies et de nouvelles approches », déclarait alors M. Obama à la tribune de l’ONU. A Prague, le président américain avait affirmé qu’une fois un accord trouvé sur le traité Start, il travaillerait à mettre en place les conditions de nouvelles réductions, et qu’il chercherait « à inclure dans cette entreprise tous les Etats détenteurs d’armes nucléaires ».

Quelques mois plus tard, le 10 juin, le premier ministre russe, Vladimir Poutine, affirmait que la Russie pourrait très bien se passer de l’arme nucléaire : « Comme si c’était nous qui l’avions inventée et utilisée ! Si ceux qui l’ont inventée et utilisée sont prêts aujourd’hui à y renoncer (...), bien sûr que nous saluerons un tel développement et y contribuerons ». L’agenda du désarmement nucléaire est rouvert.

L’arme nucléaire a été bannie de l’Afrique et de l’Amérique. Mais en Asie et au Moyen-Orient le nucléaire militaire s’est mis à proliférer. L’Inde, le Pakistan et Israël ont refusé de s’engager dans le TNP et ont donc les mains libres. La Corée du Nord a quitté un moment le Traité. Deux autres Etats, signataires du TNP, la Corée du Sud et le Japon, ont le statut de pays dit « du seuil », avec la capacité d’accéder à l’arme atomique en moins d’un an. Sans doute l’Iran, puissance régionale désormais indiscutée, aspire-t-il à un tel statut.

Selon l’Agence internationale à l’énergie atomique, le risque d’un conflit nucléaire est aujourd’hui plus grand que jamais. Le fait est que la réticence des puissances nucléaires à désarmer et leur attitude de « deux poids, deux mesures » a largement délégitimé le TNP.

Pourtant, la doctrine de la dissuasion nucléaire compte toujours moins de partisans. Même d’anciens hauts responsables peu suspects de pacifisme comme Henry Kissinger admettent qu’elle n’est pas une garantie de sécurité.

Et l’Europe ?

Le 26 avril 2009, le Parlement européen a dit son souhait d’une convention visant à une élimination totale des armes nucléaires en 2020, comme le demande le maire d’Hiroshima. Aux Etats-Unis, les partisans de la dénucléarisation appellent le président à proclamer que la supériorité de l’armée américaine en matière d’armements classiques rend la bombe atomique inutile pourrait découler un retrait des 200 ogives nucléaires tactiques que Washington possède en Europe.

Cette question a été mise dans les mains de l’OTAN. Cette organisation obsolète, que la Russie place toujours en tête de ses menaces extérieures [3] et qui continue à lire le monde avec les verres déformants de la guerre froide, en discutera lors de la réunion de ses ministres des Affaires étrangères les 22 et 23 avril à Tallinn.

Quant à l’Union européenne comme telle, elle n’apparaît toujours pas comme un acteur crédible. Son hypothétique « défense européenne » a été conçue pour servir l’Otan. Les traités européens ne laissent planer aucun doute à cet égard. Le traité de Lisbonne élargit l’éventail des missions de la politique de sécurité et de défense commune (PSDC) de l’UE pour les rendre davantage compatibles avec les missions de l’OTAN. Récemment, les Etats-Unis ont, pour la première fois depuis l’élection de Barack Obama, clairement leur volonté de peser sur les affaires de l’Europe en matière de sécurité. Au moment où la Russie suggère une « architecture de sécurité en Europe », la panacée, selon Moscou, les capitales occidentales y voient une tentative d’instaurer de nouvelles divisions au sein des principaux forums de coopération (OSCE et OTAN) entre le Vieux Continent et les Etats-Unis.

Les Etats-Unis n’en veulent pas et la secrétaire d’Etat Hilary Clinton l’a fait clairement savoir en février à Paris, et en termes pas trop diplomatiques.

Toutefois, les ministres des Affaires étrangères belge, allemand, luxembourgeois, néerlandais et norvégiens ont demandé officiellement au secrétaire général de l’OTAN, Anders Fogh Rasmussen, « un grand débat sur la politique nucléaire de l’Alliance atlantique ». « Il existe au cœur de l’Europe une opportunité pour un véritable désarmement qui permettrait le retrait d’environ deux cents armes nucléaires américaines de cinq pays européens placés sous protection de l’OTAN. Nous ignorons le nombre exact de ces armes, car il n’a jamais été communiqué. Ce sont des vestiges de la guerre froide, époque où elles furent déployées secrètement en Belgique, en Allemagne, en Italie, aux Pays-Bas et en Turquie, dans le cadre d’accords bilatéraux avec Washington. En avons-nous besoin ? Non. Elles ont déjà été retirées discrètement du Royaume-Uni et de Grèce » a rappelé Anne Penket, directrice des programmes de l’ONG British American Security Information Council (Basic) à Washington [4].

Le Premier ministre Yves Leterme a annoncé que la Belgique prendrait, avec ses quatre alliés, une initiative en faveur d’un monde sans armes nucléaires dans le cadre de la révision du concept stratégique de l’Alliance atlantique. Le prochain sommet de l’Otan, fin novembre à Lisbonne, doit notamment adopter un nouveau « concept stratégique », un « mode d’emploi » actualisé du traité de l’Atlantique nord datant d’avril 1949. L’annonce de M. Leterme venait après l’appel lancé par deux anciens Premiers ministres — Jean-Luc Dehaene (CD&V) et Guy Verhofstadt (Open VLD) — et deux anciens ministres des Affaires étrangères — Louis Michel (MR) et Willy Claes (SP.A) qui fut aussi secrétaire général de l’Otan — en faveur du retrait des armes nucléaires d’Europe et donc de celles encore stockées à Kleine-Brogel. Y aura-t-il loin, là aussi, de la coupe aux lèvres, des déclarations aux faits ?

[1« Obama, un multilatéralisme bien tempéré ». Zaki Laïdi, directeur de recherche au centre d’études européennes de Sciences Po à Paris. Le Monde du 7 avril 2010.

[2« Que faire du nucléaire ? ». Newsweek, le 7 avril 2010.

[3La nouvelle doctrine russe de défense signée par le président Medvedev vendredi 5 février place l’OTAN en tête de liste des menaces extérieures, bien avant la prolifération nucléaire (menace n° 6) et le terrorisme (menace n° 10). Le document — une vingtaine de pages — réaffirme le recours possible de la Russie aux armes nucléaires en cas de « danger pour son existence ». L’élargissement de l’OTAN et le projet de bouclier antimissile américain sont qualifiés d’atteintes à la sécurité nationale.

[4« Vers un monde dénucléarisé ». Le Monde du 7 avril 2010.



Les commentaires des internautes

1 message1

Vers un monde dénucléarisé : obstacles et perspectives
posté le 12 mai 2010

Un monde dénucléarisé ne permettrait-il pas un retour des guerres entre pays industrialisés ?


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