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Guerres de religion et xénophobie d’État

par Maurice Magis, février 2010

Sur quelle étrange planète, dans quelle curieuse contrée vivons-nous ? La récente crise financière qui a mis les finances publiques à genoux et des millions de travailleurs à la rue n’aurait été qu’une vaguelette à côté du tsunami annoncé. Le capital globalisé a refilé ses déboires aux Etats. La spéculation a repris de plus belle. Elle menace des pays de faillite et le monde entier de déconfiture. Et les responsables politiques vaquent à leurs habituelles occupations pas souvent en prise sur les (vrais) problèmes de nos sociétés. Où sont entamées les réformes susceptibles de faire barrage au méchant raz de marée annoncé ? D’épais rideaux de fumée sont tirés entre les peuples et la catastrophe économique, financière et sociale qui est désormais promise à l’Europe, entre les victimes et les coupables.

Les temps semblent même mûrs pour que s’ourdissent de dangereuses manipulations, s’instruisent d’inquiétants procès, soit hypocritement mise à profit la montée en puissance des intégrismes. Intégrisme du marché sacralisé, intégrisme identitaire et excluant, intégrisme idéologique de la mondialisation capitaliste ou intégrisme religieux. Autant de fondamentalismes qui, à ce titre et par essence, prétendent à la seule vérité acceptable et excommunient celles et ceux qui n’en acceptent pas les dogmes. Et peuvent donc être perçus comme visant au totalitarisme tout en acceptant volontiers — le paradoxe n’est qu’apparent — de se renforcer les uns les autres.

« L’Eglise chez elle et l’Etat chez lui » tonnait Victor Hugo à la moitié du XIXe siècle. 160 années plus tard, l’actualité nous montre que cette saine exigence reste un combat.

Fin janvier, en Grande-Bretagne, Benoît XVI polémiquait, Eglise contre Etat, en dénonçant un projet de loi protégeant les homosexuels contre la discrimination : « Certaines lois destinées à réaliser cet objectif (égalité des chances pour tous) imposent des restrictions injustes à la liberté des communautés religieuses d’agir en accord avec leurs croyances. » Une sortie qui a révolté de nombreux citoyens britanniques alors que de nombreux actes de pédophilie ont entaché la réputation de l’Eglise catholique. Mais a laissé de marbre les chancelleries et la plupart des médias européens. Etonnant ou dans l’air du temps ?

Le chanoine Sarkozy

À peine entré dans ses habits présidentiels, et donc selon une certaine coutume qui remonte à… 1604 et à Henri IV, revêtu du titre de chanoine honoraire de Saint-Jean-de-Latran, Nicolas Sarkozy avait d’emblée fait un pied de nez à la République en retissant ce « lien si particulier qui a si longtemps uni notre nation à l’Eglise ». Et repris l’idée délétère d’une « laïcité positive » qui sache « veiller à la liberté de pensée (en assumant) les racines chrétiennes » de la France.

M. Sarkozy, ce philosophe manichéen, pour qui « dans l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé », ne faisait là que relayer la doctrine du Vatican. En lutte, comme l’a récemment exprimé le pape, contre ce « sentiment de mépris envers la religion (existant) dans certains pays, surtout occidentaux », une laïcité qui refuserait « l’importance sociale du fait religieux » au profit d’ « une laïcité positive, ouverte, qui, fondée sur une juste autonomie de l’ordre temporel et de l’ordre spirituel, favorise une saine collaboration ». Une collaboration fameusement intrusive dans les affaires publiques. Et qui traduit clairement le rôle que veulent assigner à l’Europe politique certains croisés contemporains.

En clair, hors de l’Eglise, où se dirige l’Europe ? Comment survivrait-elle à la crise morale qui la tenaille ? Quel espoir apportera-t-elle aux nouvelles générations ? Dans quel cadre parviendra-t-elle à intégrer les divers et nombreux flux migratoires ?

On se souvient que ces questions avaient fait débat au moment de la rédaction du projet de Constitution européenne. Un bras de fer avait opposé les partisans d’une référence nette aux racines chrétiennes dans le préambule du texte et ceux qui s’y opposaient. Suivre les premiers aurait obligé, a priori, l’Union européenne à faire des institutions religieuses un interlocuteur prioritaire. En contradiction patente avec le principe de séparation entre institutions publiques et institutions religieuses, les Églises se seraient vu reconnaître un droit d’ingérence permanent dans les décisions des pouvoirs publics.

Saisissant amalgame

Finalement, les auteurs du traité rejeté par les référendums français et néerlandais avait choisi de biaiser, évoquant, en une addition saisissante les « héritages culturels, religieux et humanistes dont les valeurs (sont) toujours présentes dans son patrimoine. »

Le traité de Lisbonne qui lui a succédé reprend cet amalgame : « S’inspirant des héritages culturels, religieux et humanistes de l’Europe, à partir desquels se sont développées les valeurs universelles que constituent les droits inviolables et inaliénables de la personne humaine, ainsi que la liberté, la démocratie, l’égalité et l’Etat de droit. » Une manière de « décrire des racines manifestement chrétiennes sans les nommer pour ne pas ‘antagoniser’ d’autres familles d’esprit » a pu commenter l’un des pères du projet constitutionnel, Valéry Giscard D’Estaing.

La partie reste donc ouverte dans une Europe ratée. Une preuve avec notre compatriote Herman Van Vompuy selon qui l’Église a été, depuis la chute de l’Empire romain, la protectrice des arts, des lettres et des sciences. Dans un discours prononcé le 25 janvier à Paris, lors d’un colloque organisé par l’Alliance française sur le thème de la diversité culturelle, le président du Conseil européen, inutile et en quête de sens, n’a pas hésité à tricher avec l’histoire des idées et l’Histoire en général : « les deux premiers moments d’unification européenne ont été, d’abord, la Chrétienté latine du Moyen-âge, puis la République des Lettres du XVIIIe siècle (…) Du XIIe au XVe siècle, la chrétienté latine était unie religieusement et donc culturellement (…) On oublie souvent que la Renaissance, la science et la philosophie moderne sont nées dans un cadre chrétien. ». Scandaleux amalgame, encore, qui nie le combat multiséculaire mené contre la toute-puissance de l’Église, censément renvoyée au royaume des cieux, et pour une claire séparation entre la sphère publique de la sphère religieuse. Tour de passe-passe qui renvoie l’obscurantisme de l’inquisition à un « détail de l’Histoire ».

Ce crédo euro-culturello-chrétien est lourd d’arrière-pensées politiques très contemporaines. Ainsi, professait il y a quelques mois notre ancien Premier ministre, vanté pour sa plasticité intellectuelle proche du machiavélisme, « La Turquie ne fait pas partie de l’Europe et ne fera jamais partie de l’Europe. Un élargissement de l’UE pour inclure la Turquie ne peut pas être considéré comme une simple extension comme dans le passé. Les valeurs universelles qui sont en vigueur en Europe, et qui sont aussi des valeurs fondamentales du christianisme, perdront de leur force avec l’entrée d’un grand pays islamique comme la Turquie. »

« Identité nationale » ?

Sarkozy ne dit pas autre chose : l’Europe sera chrétienne ou ne sera pas. Pas de place pour les infidèles. C’est là que, aggravation de la crise « aidant », les choses dérapent encore plus dangereusement. Les discours officiels sur la « nécessaire régulation » des marchés sont ridiculisés par l’incessante descente aux enfers de l’économie hyperfinanciarisée ? C’est le moment, d’images douteuses en débats fétides, de frapper les esprits du citoyen ordinaire qui finiraient bien par se demander si Paris, Londres, Bruxelles ou Anvers ne sont pas des banlieues de Kaboul et nos quartiers infiltrés par les talibans.

Bien sûr, il n’est toujours pas politiquement correct de comparer le Coran à Mein Kampf et de dénoncer le « tsunami de l’islamisation ». Comme le fait le député néerlandais d’extrême droite Geert Wilders, qui tire de ses outrances verbales de jolis bénéfices électoraux. Comme Le Pen naguère, la Justice de son pays le poursuit pour incitation à la haine raciale. Ce qui ne le fera pas taire. D’autant moins que ce démagogue patenté ne peut qu’être dopé par les gaz délétères qui se répandent aux quatre coins de l’Europe.

La France officielle a été sommée par le pouvoir sarkozien de revitaliser une « identité nationale » apparemment en perdition. Le gouvernement n’a eu de cesse de répéter que cet exercice ne vise pas à désigner l’Islam à la vindicte populaire. Ce que n’a pas compris le consulat de la République à New York qui, le 27 janvier, organisait un événement mondain sur le thème « Islam and National Identity in France ». Toute traduction est superflue.

Le New York Times ne s’y est pas trompé qui, le lendemain de ce raout, titrait un cinglant éditorial : « Les talibans applaudiraient », résumant ainsi les effets d’une dérive islamophobe en voie de généralisation, de l’identité nationale au débat — loi ou pas loi ? — sur la burqa...

C’est d’Outre-Atlantique que nous vient cette réflexion : « Les gens doivent être libres de prendre ces décisions pour eux-mêmes, et non de se les voir imposer par les gouvernements ou la police. » « Cette formule est amusante, car elle renvoie, sans que les auteurs le sachent évidemment, à une formule d’un texte de Karl Marx, dans Critique du programme de Gotha (1875) : « Chacun doit pouvoir satisfaire ses besoins religieux et corporels sans que la police y fourre son nez », a relevé le Monde diplomatique. Qui rappelle également que, « si l’Assemblée nationale adoptait une loi sur la burqa, la France deviendrait le troisième pays du monde, après l’Arabie saoudite et l’Iran, à légiférer sur la manière dont les gens (dans tous les cas les femmes) s’habillent [1]. »

Le quotidien newyorkais a enfoncé le clou : « Avec les élections régionales prévues pour mars, M. Sarkozy et ses alliés cherchent désespérément des moyens de détourner la colère de l’opinion face au chômage élevé. Il est difficile de créer des emplois et bien trop facile d’alimenter les préjugés antimusulmans (…) Aucun gain politique ne peut justifier une incitation à la haine. »

Assimiler, assujettir

Nous sommes de ceux qui soutiennent que le voile, surtout lorsqu’il se fait intégral, symbolise une forme d’oppression de la femme. Nous récusons tout ce qui conduit à l’enfermement des femmes et des jeunes filles, au recul des principes de mixité, d’égalité et de libre disposition de leur corps.

Il est également utile de rappeler que la burqa n’a pas été cousue dans les préceptes de l’Islam et est le signe d’une dérive aussi sectaire que minoritaire. Mais, en une époque de crise, si friande de lois d’exception et en quête de boucs émissaires, la survalorisation de ce « phénomène » a peu à voir avec la défense de nos droits, à commencer par ceux des femmes qui se battent toujours, ici et maintenant, pour l’égalité des salaires, la parité dans les instances élues ou contre les violences conjugales ; Elle a peu à voir avec la volonté de donner sa place à une immigration extra-européenne dans une société où nul ne saurait définir clairement à quoi il s’agit de s’intégrer (sauf les faire-valoir de la sous-culture dite anglo-saxonne, « bric-à-brac de recettes ultralibérales constitutives de la ‘pensée unique’, de chansons et de films imposés par une publicité dispendieuse, de mots, de leçons de gouvernance, de pensée et de mode de vie (qui) s’infiltre par le marché et menace les Lumières et leur concept princeps : la laïcité [2] » ; mais elle a beaucoup à voir avec une opération démagogique de diabolisation d’une large frange de la population, musulmane, arabe ou africaine « pas très catholique » et menaçante pour nos identités occidentales.

Mais quelles identités ? S’agit-il d’une catégorie « donnée, reçue, désignable et analysable » ce que dénonce le philosophe français Jean-Luc Nancy ? Un schéma qui dirait « de quoi elle est faite, à quoi elle peut prétendre – et par conséquent aussi ce qu’elle est en droit d’exiger pour qu’on vienne s’y intégrer, s’y assimiler ou s’y assujettir [3]. » Comme si une identité, en permanente mutation, n’était pas naturellement insaisissable.

« Xénophobie d’Etat »

Nier cette évidence dans des actes et discours d’autorités publiques participe de ce que certains nomment « xénophobie d’État ». Celle qui, de différentes manières, désigne l’étranger comme un problème ou une menace, qui réactive de multiples formes de discriminations, divise les classes populaires et ouvre la voie à une remontée électorale et idéologique des nationalismes en Europe. « Politique de la peur et de la stigmatisation donc qui ne peut que valider, encourager et contribuer à l’induration des sentiments xénophobes déjà présents chez une partie de la population. Et au terme de ce processus, sans terme véritable, ceux-là mêmes qui spéculent ainsi sur le rejet de l’Autre prétendront agir conformément aux craintes de l’opinion publique (…) dont ils se disent à l’écoute. Triomphe de la démagogie érigée en principe pour mieux conquérir le pouvoir et le conserver [4]. »

Débat controversé sur l’identité nationale en France, vote contre la construction de nouveaux minarets en Suisse, atermoiements sur la question du port du voile : l’islam et son intégration n’ont jamais autant été au cœur des débats intellectuels et sociétaux. « Tout se passe comme si la votation suisse libérait la parole et permettait enfin à certains d’exprimer tout haut ce qu’ils pensaient tout bas, à savoir que, si des musulmans discrets sont relativement acceptables, il n’en va pas de même pour l’islam comme religion. Dans des sociétés européennes sécularisées comptant de plus en plus de personnes s’identifiant comme ‘sans religion’, ce constat peut surprendre. Il nous rappelle que toutes sécularisées qu’elles soient, les sociétés européennes ne sont pas encore totalement sorties d’une conception territoriale des appartenances religieuses et que les imaginaires nationaux, comme l’imaginaire européen lui-même, ne sont pas complètement neutres religieusement [5] », constate Jean-Claude Willaime, directeur de l’Institut européen en sciences des religions.

Minarets-missiles

Parallèlement, les pays riches renforcent la fermeture de leurs frontières, multiplient les expulsions des « indésirables », durcissent leurs politiques de contrôle et d’enfermement. La Belgique n’échappe pas à la règle. Comme toute l’Europe (voir encadré « Derrière les migrations, les inégalités se creusent »).

Le 29 novembre 2009, une majorité de Suisses, excitée par les affiches de la droite raciste comparant les minarets à des missiles, s’est situé dans l’air du temps, à la grande satisfaction des partis européens ultra et des à fanatiques de la charia. Est-il sûr que d’autres auraient voté différemment ? Car, au-delà de « l’islamisme » qu’ils prétendent combattre, c’est en réalité la présence même de l’islam sur des terres chrétiennes que les populistes de droite mettent en question. « On ne veut pas de vous », c’est ainsi que Bashkim Iseni, chercheur à l’Institut d’études politiques et internationales de l’Université de Lausanne, spécialiste des mouvements nationaux dans les Balkans, a traduit le référendum helvète. « Un message d’autant plus cuisant lorsqu’il s’adresse à des gens qui font tout pour s’intégrer et qui, pour beaucoup, croyaient y être parvenus ».

En Belgique, le Vlaams Belang et aux Pays-Bas, le Parti pour la liberté de Geert Wilders ont annoncé des propositions de loi visant à interdire la construction de minarets. Le député VB Filip Dewinter entend intimer ainsi aux musulmans de « s’adapter à notre manière de vivre et non l’inverse ». En France, le Front national est sur la même longueur d’onde et attend des « élites de cesser de nier les aspirations et les craintes des peuples européens, qui rejettent les signes ostentatoires des groupes politico-religieux musulmans, souvent à la limite de la provocation. » Plusieurs responsables du parti présidentiel ont fait des commentaires dans le même sens. Comme le porte-parole adjoint de l’UMP, Dominique Paillé : si les salles de prière sont « évidemment indispensables, il n’en va pas de même pour les minarets ». Sarkozy, lui-même, dans une tribune publiée par Le Monde, avait rappelé la ligne : dans ce pays « où la civilisation chrétienne a laissé une trace aussi profonde, où les valeurs de la République sont partie intégrante de notre identité nationale, tout ce qui pourrait apparaître comme un défi lancé à cet héritage et à ces valeurs condamnerait à l’échec l’instauration si nécessaire d’un islam de France ». Il ne s’est trouvé personne parmi ses pairs européens pour se distancier de ces propos.

Le sens de la laïcité

« Religion aux rituels ancrés dans la vie quotidienne, en termes d’alimentation, de prière ou de tenue vestimentaire, avec le voile pour les femmes, l’islam s’est installé dans des pays marqués par une forte sécularisation et une inexorable déchristianisation. Ces pratiques religieuses ostensibles heurtent d’autant plus qu’elles émergent dans un contexte où la place de la religion jusque-là dominante, le christianisme, n’a jamais été aussi faible [6]. » Alors, devant une telle confusion, il est vital de rappeler le droit imprescriptible des citoyens à réfuter les religions, quelles qu’elles soient, à lutter « contre les empiétements de la religion dans le domaine public. (…) Ne pas céder là-dessus n’est pas du fanatisme laïque, c’est défendre la liberté de penser et de dire sa pensée : c’est le sens même du mot laïque [7]. » Cela dans une Europe en panne, une Europe forteresse, avec des Etats où les rouages de la solidarité, si divers et hier si efficaces, — école, services publics, création, travail, proximité de quartier, engagement syndical, militantisme de la gauche… —, sont douloureusement grippés.


Derrière les migrations, les inégalités se creusent

« (…) Alors que chaque jour révèle de nouveaux récits de migrants, terribles, parfois d’une cruauté inouïe, les autorités publiques rivalisent de sophistication pour durcir leurs politiques de contrôle, d’enfermement, de déportation. Au vu et au su de tous, on ne craint plus de refouler vers une mort certaine, dans des pays en guerre ou bafouant les droits élémentaires des individus. L’Europe, dans ce domaine, s’est distinguée ces dernières années par son acharnement, voire sa perversité, tout en recherchant des complicités au Sud. L’évolution des politiques migratoires est marquée par une prolifération législative et réglementaire qui détruit lentement les droits et les libertés, le plus souvent en violation des conventions internationales, sans oublier des coûts exorbitants, la surenchère et l’exploitation politique. (…) Ces derniers mois ont été marqués par les dérèglements de la sphère financière et ses conséquences économiques et sociales, et parallèlement par les sombres perspectives liées à la dégradation de l’environnement et aux changements climatiques. Ce ne sont pas les « sommets » qui ont manqué afin de sceller solennellement de nouveaux engagements dont on sait par avance qu’ils seront difficilement tenus face à une mondialisation sauvage. Dans ces moments d’intenses tractations internationales, qui s’est véritablement et prioritairement inquiété du sort des plus faibles, invariablement premières victimes du fait de leur précarité ? Qui s’est inquiété des conséquences en termes de déplacements de populations ? (…) Tous ceux qui se déplacent librement dans le monde, pour échanger, découvrir, commercer, se considèrent comme des acteurs d’une mondialisation positive ; pour un grand nombre, le déplacement est subi, c’est un exil. Cette inégalité est appelée à croître si la migration demeure une des faces cachées de la mondialisation, ignorée des négociations internationales. S’employer à préserver les équilibres menacés en matière économique et environnementale est une nécessité qui semble faire l’objet d’un consensus minimal pour la communauté internationale… La question de la libre circulation des hommes, posée par les migrations, elle, reste dans l’ombre. Pour combien de temps encore ? »

Jean Rousseau, président d’Emmaüs international. Publié dans L’Humanité du 19 décembre 2009.

[1« Burqa : les talibans auraient applaudi »... Par Alain Gresh, les « blogs du Diplo », le 28 janvier 2010.

[2« Le multiculturalisme n’est que le voile de la religion ». Guy Laval, psychiatre et psychanalyste, L’Humanité du 5 février 2010.

[3« Identité », de Jean-Luc Nancy, éd. Galilée. Extrait cité dans Marianne du 30 janvier.

[4« Xénophobie d’Etat et politique de la peur » par Olivier Le Cour Grandmaison (Université d’Evry-Val- d’Essonne). Octobre 2007. A lire sur le site WWW.anticolonial.net

[5« L’islam en Europe, un conflit d’identités ? Le sismographe de nos interrogations identitaires ». Le Monde du 4 décembre 2009.

[6« Les sociétés européennes crispées face à l’enracinement de l’islam ». Le Monde du 4 décembre 2009.

[7Guy Laval. Ibidem.



Les commentaires des internautes

1 message1

Guerres de religion et xénophobie d’État
posté le 28 août 2011 par Alton

Significatif Texte, je vous souhaite une bonne réussite.

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