La crise politique portugaise dont les soubresauts ont ponctué le mois de juillet pouvait laisser pantois les observateurs les plus aguerris : un ministre des finances qui démissionne en raison du discrédit de la politique d’austérité est remplacé par sa proche collaboratrice qui annonce d’emblée poursuivre sur la voie de la rigueur ; un ministre des affaires étrangères qui annonce sa démission « irrévocable », contre l’avis de son parti, est mandaté le lendemain par ce dernier pour négocier un nouvel accord qui renforce sa position au sein du gouvernement… Mascarade ou divergence de fond entre les deux partis de centre-droit au pouvoir ? Pour y voir plus clair, nous nous sommes entretenus, au plus fort de la crise, avec la députée européenne Marisa Matias du Bloc de Gauche, formation parlementaire qui évolue, avec le Parti Communiste, à la gauche de la gauche du spectre partisan portugais.