Au sentiment d’insécurité, réel ou subjectivement ressenti, les autorités, qu’elles soient politiques ou autres, ont
tendance à répondre mécaniquement par l’installation de caméras de surveillance. Comme s’il allait de soi que le
recours à la technologie était un palliatif incontournable aux carences policières dans une société en perte de
repères. Les enjeux de la vidéosurveillance mérite pourtant la poursuite d’une réflexion profonde et d’un débat
public réunissant spécialistes, représentants d’associations, élus et citoyens. En clair, un exercice pratique de
démocratie participative qui nous paraît être une condition essentielle pour que la société se prenne réellement
en main par rapport à un problème grave, sa sécurité.
Cette question de l’installation (les autorités utilisent souvent le néologisme informatique « implémentation ») de
caméras de surveillance soulèvent donc de nombreuses questions. Cette analyse n’a pas l’ambition de les
aborder toutes de manière exhaustive. Loin s’en faut. L’installation de caméras de surveillance n’est pas une
simple réponse technique à un problème d’insécurité, elle touche d’autres aspects importants pour lesquels les
citoyens sont aussi très sensibles : le respect de la vie privée, le type de société sécuritaire ou non que nous
voulons développer,… Elle concerne encore le rôle de la police, celui de sociétés privées dans le domaine de la
sécurité en lieu et place du service public, les relations humaines, les finances communales (et dans ce domaine,
le rapport entre l’importance de certains investissements et leur efficacité sur le terrain),…