Malgré un accord formel, la Grande-Bretagne met l’Union européenne en grand péril. Le sommet européen des 18 et 19 février 2016 a accouché, dans une dramaturgie savamment mise en scène, d’un nouveau statut dérogatoire pour le Royaume-Uni. C’était là la condition sine qua none pour que David Cameron, Premier ministre conservateur britannique, mette tout son poids dans la balance en faveur du maintien à l’occasion d’un référendum qu’il a lui-même provoqué. Le chef du gouvernement de sa gracieuse majesté a encore témoigné, ce faisant, de ses talents d’apprenti sorcier. En effet, c’est d’abord pour des raisons de politique intérieure – et de politique de parti - que David Cameron s’est lancé dans l’aventure périlleuse de la renégociation du statut de la Grande-Bretagne et d’un référendum. Malgré ses engagements, celui du patronat d’outre-Manche et la campagne du Labour party en faveur du maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne, rien ne garantit que, le 23 juin au soir, les Britanniques fassent encore partie du projet politique européen, quoi que l’on puisse penser de ce dernier.