L’ouvrage de Gilbert Dalgalian offre une réflexion stimulante en cette
période de crise profonde comme l’auteur le rappelle lui-même dès les pre-
mières pages. La crise n’est pas pour G. Dalgalian une crise banale, dont on
pourrait sortir grâce à quelques mesures de relance, voire en innovant dans
de nouvelles activités, susceptibles de créer les emplois qui font aujourd’hui
largement défaut. La crise actuelle est beaucoup plus profonde et grave car ce
n’est pas la survie de notre civilisation qui est en jeu, mais celle de l’huma-
nité. G. Dalgalian dresse en quelques phrases sobres un bilan particulière-
ment sombre et disserte sur une « humanité dans une impasse, vers des
catastrophes en cascades » (p. 11). Tel un bolide lancé à vive allure l’huma-
nité court à sa fin. Comment expliquer cette impasse au regard des progrès
extraordinaires qui ont été réalisés par l’humanité depuis l’homo sapiens ?
Car pour construire son analyse, G. Dalgalian n’hésite pas à faire le grand
écart entre les balbutiements de l’humanité et aujourd’hui. C’est peut-être
un pari risqué en aussi peu de pages (170). L’objectif de l’auteur n’est pas de
refaire l’histoire du monde, mais d’expliquer que si l’humanité a accumulé
des connaissances, d’un autre côté la solidarité a été la condition basique de
sa survie, lorsqu’elle ne maîtrisait qu’un savoir rudimentaire. Nous ne pou-
vons rien attendre des connaissances et de technologies, si de nouveaux rap-
ports sociaux solidaires ne sont pas reconstruits. Il faut choisir entre
l’ « homo robotucus servus » et le « sapiens solidaris responsabilis », entre un humain servile et un humain responsable.
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